Depuis plusieurs années, les familles des élèves de l’école primaire réclament une école secondaire qui permette aux filles et aux garçons de poursuivre leurs études avec une formation exigeante et adaptée au contexte de la région. La formation technique et professionnelle est un besoin urgent que le Lycée Polytechnique pourrait offrir. Notre objectif est de fournir aux personnes qui terminent leurs études secondaires une formation qui leur permettra d’exercer plus tard un travail adapté aux besoins du contexte social, commercial et productif de la région. Nous pensons que ce type de formation contribuera à ancrer la population jeune à Kyabé et les empêchera de migrer vers la capitale ou vers d’autres pays pour occuper des emplois précaires en attendant une intégration qui vient très sporadiquement.
L’attitude favorable des autorités administratives et des familles impliquées dans le projet est un signe visible de la bonne collaboration communautaire indispensable à la réussite de cette école.
Pour toutes ces raisons, la Province d’Afrique de l’Ouest de la Compagnie de Jésus a décidé de favoriser la création d’une infrastructure éducative qui offre aux jeunes de Kyabé un projet de formation de qualité adapté au contexte. Grâce à l’aide financière de la Fondation Barceló de Palma de Majorque, les installations du Collège-Institut Polytechnique de la ville de Kyabé sont aujourd’hui une réalité qui a commencé avec sa première promotion d’étudiants au cours de l’année académique 2018-2019.
Le grand défi de ce nouveau projet dans la paroisse de Kyabé n’est pas seulement la construction d e l’établissement, mais aussi que son fonctionnement et son entretien soient viables et durables.
Un principe fondamental que la Communauté jésuite s’est imposé est que dans une Région d’un des pays les plus pauvres de la planète, les étudiants qui poursuivent leurs études dans ce lycée ne puissent être discriminés a cause de la situation économique de leurs familles.
Le coût de l’année scolaire est de 280 € par élève. Les familles doivent assumer des frais de scolarité annuels de 70 €, mais pas tous les parents peuvent faire face à cette dépense. Afin de ne discriminer aucun étudiant pour des raisons économiques, une contribution extérieure d’environ 15 000 € serait nécessaire pour chaque année escolaire. Ce montant augmenterait chaque année jusqu’à la fin du cycle complet de 7 ans de formation. Avec une prévision d’environ 500 étudiants étudiant au lycée Polytechnique lorsque le centre sera pleinement opérationnel, une aide financière étrangère d’environ 105 000 € / an sera nécessaire pour atteindre sa viabilité.
Le Lycée est composé de quatre années d’education secondaire et de trois anées de spécialisation dans de différentes
branches professionnelles dans lesquelles les étudiants suivront des matières théoriques combinés avec une formation professionnelle. Le développement des branches professionnelles du lycée Polytechnique intégrera des pratiques dans les différents projets qui dépendent de la Paroisse de Kyabé tels que : le centre agricole de Tatemoe, l’atelier des menuisiers (Compagnons menuisiers) et l’atelier mécanique.
En outre, le Centre Culturel pourra continuer à proposer à la jeunesse de Kyabé de toutes les ethnies, des activités culturelles et sportives, ainsi que des cours de formations et des conférences qui compléteront l’action du lycée Polytechnique et animeront la vie culturelle de la ville, dans un projet ambitieux et prometteur.
L’Institut Polytechnique envisage de proposer les filières techniques de formation suivantes :
1 – MECANIQUE-ELECTRICITE : Il y a un manque d’ateliers mécaniques dans la ville pour pouvoir couvrir les besoins qui se présentent à Kyabé en termes de réparations de moteurs et de voitures. Le développement de la mécanique de qualité en général et de l’automobile en particulier sera un élément très important pour le développement de la région. L’électronique est un autre élément fondamental dans le développement de Kyabé. Le marché ouvre de plus en plus les portes à toutes sortes d’appareils électroniques qui doivent pouvoir être réparés et réutilisés en bon état et de manière durable.
2 – AGRICULTURE-ELEVAGE : Le Tchad est un pays fondamentalement dépendant de l’agriculture et de l’élevage. La préparation d’experts dans les deux domaines contribuera de manière significative à l’amélioration de ces deux secteurs de l’économie tchadienne et indirectement aidera également à résoudre les graves conflits qui se produisent entre la population sédentaire et la population nomade.
3 – MENUISERIE MÉTALLIQUE : Conçue pour élaborer et réparer des productions en bois et en métal d’outils agricoles, de meubles, d’équipements et de toutes sortes de structures domestiques. Les différentes techniques de soudage sont un élément fondamental dans cette branche technique.
4 – ADMINISTRATION DES ENTREPRISES: La comptabilité et une connaissance approfondie des différents programmes informatiques constitueraient le noyau principal de cette branche technique qui peut fournir aux étudiants la capacité d’être de bons gestionnaires dans les différentes sociétés commerciales de la région. Cette spécialité peut être particulièrement importante pour l’emploi futur des femmes, à Kyabé, puisque les autres filières sont moins accessibles.